quarta-feira, 19 de novembro de 2008

Potemkine



M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Qui chante au fond de moi au bruit de l'ocean
M'en voudrez-vous beaucoup si la revolte gronde
Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents
Ma memoire chante en sourdine : Potemkine.

Ils etaient des marins durs a la discipline
Ils etaient des marins, ils etaient des guerriers
Et le coeur d'un marin au grand vent se burine,
Ils etaient des marins sur un grand cuirassé
Sur les flots je t'imagine : Potemkine.

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Ou celui qui a faim va etre fusillé
Le crime se prepare et la mer est profonde
Que face aux revoltés montent les fusiliers
C'est mon frére qu'on assassine : Potemkine.

Mon frére, mon ami, mon fils, mon camarade
Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint
Mon frére, mon ami, je te fais notre alcade
Marin, ne tire pas sur un autre marin
Ils tournerent leurs carabines : Potemkine.

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Ou l'on punit ainsi qui veut donner la mort
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Ou l'on n'est pas toujours du coté du plus fort
Ce soir j'aime la marine : Potemkine

Jean Ferrat

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