Monsieur le Président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir
Monsieur le Président Je ne veux pas la faire Je ne suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens C'est pas pour vous fâcher Il faut que je vous dise Ma décision est prise Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né J'ai vu mourir mon père J'ai vu partir mes frères Et pleurer mes enfants Ma mère a tant souffert Elle est dedans sa tombe Et se moque des bombes Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier On m'a volé ma femme On m'a volé mon âme Et tout mon cher passé Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années mortes J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie Sur les routes de France De Bretagne en Provence Et je dirai aux gens: Refusez d'obéir Refusez de la faire N'allez pas à la guerre Refusez de partir
S'il faut donner son sang Allez donner le vôtre Vous êtes bon apôtre Monsieur le Président Si vous me poursuivez Prévenez vos gendarmes Que je n'aurai pas d'armes Et qu'ils pourront tirer
Ella em va estimar tant... Jo me l'estimo encara. Plegats vam travessar una porta tancada.
Ella, com us ho podré dir, era tot el meu món llavors quan en la llar cremàvem només paraules d'amor...
Paraules d'amor senzilles i tendres. No en sabíem més, teníem quinze anys. No havíem tingut massa temps per aprendre'n, tot just despertàvem del son dels infants.
En teníem prou amb tres frases fetes que havíem après d'antics comediants. D'històries d'amor, somnis de poetes, no en sabíem més, teníem quinze anys...
Ella qui sap on és, ella qui sap on para. La vaig perdre i mai més he tornat a trobar-la.
Però sovint en fer-se fosc, de lluny m'arriba una cançó. Velles notes, vells acords, velles paraules d'amor…
Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va On oublie le visage et l'on oublie la voix Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie L'autre qu'on devinait au détour d'un regard Entre les mots, entre les lignes et sous le fard D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit Avec le temps tout s'évanouit Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va Mêm' les plus chouett's souv'nirs ça t'as un' de ces gueules A la Gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort Le samedi soir quand la tendresse s'en va tout seule Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens Avec le temps, va, tout va bien Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va On oublie les passions et l'on oublie les voix Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard Et l'on se sent floué par les années perdues Alors vraiment Avec le temps on n'aime plus. Léo Ferré
" Todos nós somos memória, e a memória, para o bom e para o mal, é a única coisa que não nos podem roubar".
Cantares de Amigos
"É possível falar sem um nó na garganta é possível amar sem que venham proibir é possível correr sem que seja a fugir. Se tens vontade de cantar não tenhas medo: canta. É possível andar sem olhar para o chão é possível viver sem que seja de rastos. Os teus olhos nasceram para olhar os astros. Se te apetece dizer não grita comigo: não. É possível viver de outro modo. É possível transformares em arma a tua mão. É possível o amor é possível o pão. É possível viver de pé! Não te deixes murchar. Não deixes que te domem. É possível viver sem fingir que se vive. É possível ser homem. É possível ser livre."
Manuel Alegre
"Primeiro levaram os comunistas, mas não me importei com isso eu não era comunista. Em seguida levaram alguns operários, mas não me importei com isso eu também não era operário. Depois prenderam os sindicalistas, mas não me importei com isso porque eu não sou sindicalista. Depois agarraram uns sacerdotes, mas como não sou religioso também não me importei. Agora estão-me a levar a mim Mas já é tarde..."
(Bertold Brecht)
“A minha vida é um vendaval que se soltou. É uma onda que se alevantou. É um átomo a mais que se animou... Não sei por onde vou, Não sei para onde vou, Sei que não vou por aí.”
José Régio
"Oh! Esta comoção de me sentir sozinho no meio da multidão - a ouvir o meu coração no peito do vizinho Oh! Esta solidão quente como a camaradagem do vinho!
José Gomes Ferreira, Comício"
"Homem, abre os olhos e verás em cada outro homem um irmão. Homem, as paixões que te consomem não são boas nem más. São a tua condição. A paz, porém, só a terás quando o pão que os outros comem, homem, for igual ao teu pão.
Armindo Rodrigues"
"Quando desembarcas em Lisboa, Céu celeste e rosa, estuque branco e ouro pétalas de ladrilho as casas, as portas, os tectos, as janelas salpicadas do ouro verde dos limões, do azul ultramarino dos navios, quando desembarcas não conheces, não sabes que por detrás das janelas escuta ronda a polícia negra, os carcereiros de luto de Salazar, perfeitos filhos de sacristia e calabouço despachando presos para as ilhas, condenando ao silêncio pululando como esquadrões de sombras sob janelas verdes, entre montes azuis, a polícia, sob outonais cornucópias, a polícia procurando portugueses, escavando o solo, destinando os homens à sombra.