segunda-feira, 30 de março de 2009

Canção da Cidade Nova



Ó navegante do mar do medo
Ouve um instante o meu segredo,
Ó caminhante da noite fria
Ouve um instante minha alegria:

Ao longe longe já aparece
Uma cidade que resplandece
Ao longe longe o sol já vem
Eu já alcanço Jerusalém.

Virá o pobre do mundo inteiro
Há pão que sobre e sem dinheiro
Há pão e vinho em abundância
E o seu caminho é sem distância

Não tem distância esta cidade
Senão o medo que nos invade
Cantai comigo que o sol já vem
Eu já alcanço Jerusalém

Se o mundo cansa de tanta guerra
Uma criança nasceu na terra
Um dia novo ela nos traz
Dará ao povo a flor da paz

Surgi depressa que não é cedo
Cantai comigo irmãos do medo
Cantai comigo que o sol já vem
Eu já alcanço Jerusalém

Hoje um menino venceu a morte
Nasceu franzino mas é Deus forte
Será chamado Emanuel
E sustentado de leite e mel

De longe chegam os povos
Vindo à procura de tempos novos
Cantai comigo que o sol já vem
Eu já alcanço Jerusalém

Fernando Melro/Francisco Fanhais

domingo, 29 de março de 2009

Al vent.




Al vent,
la cara al vent,
el cor al vent,
les mans al vent,
els ulls al vent,
al vent del món.

I tots,
tots plens de nit,
buscant la llum,
buscant la pau,
buscant a déu,
al vent del món.

La vida ens dóna penes,
ja el nàixer és un gran plor:
la vida pot ser eixe plor;
però nosaltres

al vent,
la cara al vent,
el cor al vent,
les mans al vent,
els ulls al vent,
al vent del món.

I tots,
tots plens de nit,
buscant la llum,
buscant la pau,
buscant a déu,
al vent del món.

Raimon

sexta-feira, 27 de março de 2009

Le deserteur



Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir

Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers

Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir

S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer

(Boris Vian)

terça-feira, 17 de março de 2009

Paraules d'amor



Ella em va estimar tant...
Jo me l'estimo encara.
Plegats vam travessar
una porta tancada.

Ella, com us ho podré dir,
era tot el meu món llavors
quan en la llar cremàvem
només paraules d'amor...

Paraules d'amor senzilles i tendres.
No en sabíem més, teníem quinze anys.
No havíem tingut massa temps per aprendre'n,
tot just despertàvem del son dels infants.

En teníem prou amb tres frases fetes
que havíem après d'antics comediants.
D'històries d'amor, somnis de poetes,
no en sabíem més, teníem quinze anys...

Ella qui sap on és,
ella qui sap on para.
La vaig perdre i mai més
he tornat a trobar-la.

Però sovint en fer-se fosc,
de lluny m'arriba una cançó.
Velles notes, vells acords,
velles paraules d'amor…

Joan Manuel Serrat

domingo, 8 de março de 2009

Avec le temps





Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien
Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit
Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Mêm' les plus chouett's souv'nirs ça t'as un' de ces gueules
A la Gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va tout seule
Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien
Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid
Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus.
Léo Ferré